Beschreibung
Umfangreicher und sehr interessanter Brief an Madame Grimod de la Reynière in Paris. Über Politik, Zeitungen, die wirtschaftliche Situation, seinen Hund namens Parisien und – natürlich – Essen: „[…] chère amie […] ce que lon a pu tirer de notre pauvre basse-cour, qui coute si cher et qui rapporte si peu [… Il lui envie son mandat du mois de février…] Il fait si froid aujourdhui et jai les doigts tellement engourdis que je puis à peine tenir la plume, et mon imagination paralysée comme tout le reste de mon pauvre individu est aussi incapable de dicter que ma main lest décrire. Il ny a que mon coeur qui conserve un peu de chaleur encore, et cest pour vous seule quil la réserve. | Je nai vu âme qui vive [… pas même M. de Cheptainville qui doit être encore à Paris …] Au reste les chemins sont devenus si impraticable depuis quelques jours, quil est possible quil soit de retour sans être venu ici, où rien ne lattire depuis que je nai plus de livres nouveaux à lui prêter. Cependant la maison conduira aujourdhui les conscripts à Longjumeau, et je pense quil ne se soustraira pas à ce devoir, qui dans sa façon de penser lui doit être cher. Pour moi daprès la guerre imminente qui se prépare, je pense que lon conduira ses agneaux à la boucherie [… Il se plaint de M. Jalade Lafond qui a manqué de parole …] | Jespère que votre bonne santé se soutient et que si vous navez pu être à ce fameux bal de lopéra du 22 vous en aurez eu au moins des nouvelles. Selon les journaux il ny a jamais eu de plus belles toilettes, ni une telle affluence malgré lexagération du prix des billets. On parle dune recette de 150.000 ou 140.000 F. Comment dans létat où se trouve le commerce et dans la situation actuelle de notre pauvre France a-t-on le coeur daller à une telle fête ? Mais les femmes dès quil sagit de se parer et de se faire voir ne sont arrêtées par aucune considération et vont prodiguer dans une soirée, ce que les pauvres maris ont bien de la peine à gagner aujourdhui dans trois mois. Quoique les journaux nannoncent pas la 10e partie des faillites, il nen est pas moins certain que le nombre en est prodigieux. Jai vu ce matin celle de M. Desmares frère de laction de ce nom, dont le café des Cancans rue du Bac jouissait dune si ancienne et dune si bonne réputation. Vous savez que M. Bigonnet my a régalé un jour dun excellent déjeuner, qui ma mis à même dapprécier cette maison où je ne serais jamais entré de mon chef. Je crois que Mlle Jamar y avait mis des fonds qui sans doute seront perdus pour elle. Cette faillite, comme presque toutes les autres est sans doute une suite des Belles Journées de Juillet. Car ce café était surtout fréquenté par les nombreux employés du Faubourg S. Germain, à qui chaque jour on coupe les vivres, par le bouleversement continuel qui sopère dans tous les ministères. | Je crois vous avoir dit que javais remplacé Le Journal de Paris qui me donnait la fièvre tous les matins par celui des Débats, qui est dune insipidité, dun ennui qui passent toute croyance. Il nest rempli que des séances du Congrès de Bruxelles, et de celles des Chambres, que je retrouve avec bien plus de détails dans la Moniteur. Pas la plus petite nouvelle de Paris, pas un article de spectacle ni de littérature. À peine un feuilleton par semaine. Lon se tue les yeux en pure perte que de lire cette feuille, autrefois si piquante, et cest grâce à la petitesse des caractères, et à létendue du format la lecture tient 2 bonnes heures. Aussi à la fin de mon abonnement, qui heureusement nest que de 3 mois, je reprendrai le Journal de Pars au risque davoir encore la fièvre. | Parisien dont lappétit est ordinairement si brillant na rien mangé hier de la journée et nest point venu me voir, ce qui joint à la chaleur de ses oreilles ma fait craindre quil ne fut malade. Mais au sabat quil a fait cette nuit dans la cour il paraît quil ne lest que damour. Il devrait cependant se rappeler un proverbe latin qui nous dit que | Sine Baccho et cerere, friget Venus. | Aussi je ne doute pas que le besoin de réparer ses forces ne lui rende son appétit ordinaire. Au reste je le peigne souvent, et vous trouverez son poil moins mêlé que lannée dernière [… Il parle dun mémoire reçu de M. Batterstresser fils, à propos de travaux faits dans lappartement de Mme Grimod, quil faut vérifier avant de payer …] | On engraisse la dinde qui sera très bonne en daube, surtout en la laissant mortifier. Voulez-vous quon vous lenvoye un jour avant les jours gras, et que lon y joigne un jambon cuit, si Mr Manse consent à sen charger et ce qui se trouvera de volaille et doeufs. Noubliez pas de me répondre à ce sujet. Votre lettre décidera de lexistence de cette pauvre bête. | M. Saurin ma envoyé au lieu de mort aux rats, un flacon darsenic. Depuis que je lai reçu les rats nont point reparu. En sorte que je nai pas eu loccasion de men servir. Ce dont je tremble. | Donnez moi je vous prie de ces dames […] Il est bien fâcheux que vous ne puissiez vous passer de ces visites, qui ne disent rien au coeur ni à lesprit […] Adieu, ma chère amie, sachez moi quelque gré de leffort que jai fait en vous écrivant et croyez que souffrant ou en bonne santé je nen suis pas moins dévoué à vous pour la vie | [… Extrait du mémoire de travaux …] P.S. Il nest pas étonnant que M. Pichot (?) vende son vin si cher depuis quil est à Passy il ne peut faire par lui-même ce commerce : il exerce sous le nom dun autre avec lequel il partage les bénéfices, ce qui fait que lacheteur supporte ceux de 2 personnes, au lieu dune. Vous êtes vous assuré si sa feuille contenant 190 bouteilles ainsi quil me la marqué […] | Chefdeville ma demandé un congé de quelques jours pour aller dans son pays régler des affaires de famille. Comme il ne fait rien dans le jardin, à cet égard ce ne sera pas un vide. Mais la maison va se trouver sans homme et cela me contrarie infiniment.“ – Grimod de la Reynière konnte sich dank eines grossen Erbes mit Leidenschaft der Feinschmeckerei widmen. Seine Gastmähler waren ebenso berühnt wie sein 1803-12 erschienener „Almanach des gourmands“ und sein „Manuel des Amphytrions“ (1808), ein epochales Werk das der Küchenkultur. „Grimod de la Reynière war der Erste, der die Esskritik zur literarischen Disziplin erhob und sie der Kunstkritik ebenbürtig betrachtete. Wohl wissend, dass wir uns längst in einer anderen Zeit befinden, kann mit Augenzwinkern angemerkt werden, dass die letzten anderthalb Jahrhunderte im Bereich der Kulinarik und der feinen Lebensweise keinen allzu großen Fortschritt brachten. Mit erhobenem Zeigefinger sei erwähnt das Grimot, im Gegensatz zu heutigen Journalisten, wirklich unabhängig von Verlegern und Anzeigeninteressen arbeiten konnte […] Grimod de la Reynière zeigte als einer der Ersten, dass Gourmandise eine gründlich zu erlernende Kunstform ist, die wie ja alle Lebenskunst nicht angeboren, sondern durch Erfahrung erworben werden muss.“ (Vincent Klink, Ein Bauch spaziert durch Paris; 2015; S. 67-72, hier 71/72). – Beiliegend sein gestoch. Exlibris. – Aus der Sammlung des berühmten Gastrosophen Curnonsky. – Sehr selten.