Grimod de La Reynière, Alexandre-Balthazar-Laurent, Gastronom (1758-1838).

Eigenhändiger Brief mit Unterschrift Linas, Château de Villers-sur-Orge (Seine-et-Oise), 29. I. 1831, 4°. 3 Seiten. Doppelblatt mit gedrucktem Briefkopf und Adresse.

Nicht vorrätig

Beschreibung

Umfangreicher und sehr interessanter Brief an Madame Grimod de la Reynière in Paris. Über Politik, Zeitungen, die wirtschaftliche Situation, seinen Hund namens Parisien und – natürlich – Essen: „[…] chère amie […] ce que l’on a pu tirer de notre pauvre basse-cour, qui coute si cher et qui rapporte si peu [… Il lui envie son mandat du mois de février…] Il fait si froid aujourd’hui et j’ai les doigts tellement engourdis que je puis à peine tenir la plume, et mon imagination paralysée comme tout le reste de mon pauvre individu est aussi incapable de dicter que ma main l’est d’écrire. Il n’y a que mon coeur qui conserve un peu de chaleur encore, et c’est pour vous seule qu’il la réserve. | Je n’ai vu âme qui vive [… pas même M. de Cheptainville qui doit être encore à Paris …] Au reste les chemins sont devenus si impraticable depuis quelques jours, qu’il est possible qu’il soit de retour sans être venu ici, où rien ne l’attire depuis que je n’ai plus de livres nouveaux à lui prêter. Cependant la maison conduira aujourd’hui les conscripts à Longjumeau, et je pense qu’il ne se soustraira pas à ce devoir, qui dans sa façon de penser lui doit être cher. Pour moi d’après la guerre imminente qui se prépare, je pense que l’on conduira ses agneaux à la boucherie [… Il se plaint de M. Jalade Lafond qui a manqué de parole …] | J’espère que votre bonne santé se soutient et que si vous n’avez pu être à ce fameux bal de l’opéra du 22 vous en aurez eu au moins des nouvelles. Selon les journaux il n’y a jamais eu de plus belles toilettes, ni une telle affluence malgré l’exagération du prix des billets. On parle d’une recette de 150.000 ou 140.000 F. Comment dans l’état où se trouve le commerce et dans la situation actuelle de notre pauvre France a-t-on le coeur d’aller à une telle fête ? Mais les femmes dès qu’il s’agit de se parer et de se faire voir ne sont arrêtées par aucune considération et vont prodiguer dans une soirée, ce que les pauvres maris ont bien de la peine à gagner aujourd’hui dans trois mois. Quoique les journaux n’annoncent pas la 10e partie des faillites, il n’en est pas moins certain que le nombre en est prodigieux. J’ai vu ce matin celle de M. Desmares frère de l’action de ce nom, dont le café des Cancans rue du Bac jouissait d’une si ancienne et d’une si bonne réputation. Vous savez que M. Bigonnet m’y a régalé un jour d’un excellent déjeuner, qui m’a mis à même d’apprécier cette maison où je ne serais jamais entré de mon chef. Je crois que Mlle Jamar y avait mis des fonds qui sans doute seront perdus pour elle. Cette faillite, comme presque toutes les autres est sans doute une suite des Belles Journées de Juillet. Car ce café était surtout fréquenté par les nombreux employés du Faubourg S. Germain, à qui chaque jour on coupe les vivres, par le bouleversement continuel qui s’opère dans tous les ministères. | Je crois vous avoir dit que j’avais remplacé Le Journal de Paris qui me donnait la fièvre tous les matins par celui des Débats, qui est d’une insipidité, d’un ennui qui passent toute croyance. Il n’est rempli que des séances du Congrès de Bruxelles, et de celles des Chambres, que je retrouve avec bien plus de détails dans la Moniteur. Pas la plus petite nouvelle de Paris, pas un article de spectacle ni de littérature. À peine un feuilleton par semaine. L’on se tue les yeux en pure perte que de lire cette feuille, autrefois si piquante, et c’est grâce à la petitesse des caractères, et à l’étendue du format la lecture tient 2 bonnes heures. Aussi à la fin de mon abonnement, qui heureusement n’est que de 3 mois, je reprendrai le Journal de Pars au risque d’avoir encore la fièvre. | Parisien dont l’appétit est ordinairement si brillant n’a rien mangé hier de la journée et n’est point venu me voir, ce qui joint à la chaleur de ses oreilles m’a fait craindre qu’il ne fut malade. Mais au sabat qu’il a fait cette nuit dans la cour il paraît qu’il ne l’est que d’amour. Il devrait cependant se rappeler un proverbe latin qui nous dit que | Sine Baccho et cerere, friget Venus. | Aussi je ne doute pas que le besoin de réparer ses forces ne lui rende son appétit ordinaire. Au reste je le peigne souvent, et vous trouverez son poil moins mêlé que l’année dernière [… Il parle d’un mémoire reçu de M. Batterstresser fils, à propos de travaux faits dans l’appartement de Mme Grimod, qu’il faut vérifier avant de payer …] | On engraisse la dinde qui sera très bonne en daube, surtout en la laissant mortifier. Voulez-vous qu’on vous l’envoye un jour avant les jours gras, et que l’on y joigne un jambon cuit, si Mr Manse consent à s’en charger et ce qui se trouvera de volaille et d’oeufs. N’oubliez pas de me répondre à ce sujet. Votre lettre décidera de l’existence de cette pauvre bête. | M. Saurin m’a envoyé au lieu de mort aux rats, un flacon d’arsenic. Depuis que je l’ai reçu les rats n’ont point reparu. En sorte que je n’ai pas eu l’occasion de m’en servir. Ce dont je tremble. | Donnez moi je vous prie de ces dames […] Il est bien fâcheux que vous ne puissiez vous passer de ces visites, qui ne disent rien au coeur ni à l’esprit […] Adieu, ma chère amie, sachez moi quelque gré de l’effort que j’ai fait en vous écrivant et croyez que souffrant ou en bonne santé je n’en suis pas moins dévoué à vous pour la vie | [… Extrait du mémoire de travaux …] P.S. Il n’est pas étonnant que M. Pichot (?) vende son vin si cher depuis qu’il est à Passy il ne peut faire par lui-même ce commerce : il exerce sous le nom d’un autre avec lequel il partage les bénéfices, ce qui fait que l’acheteur supporte ceux de 2 personnes, au lieu d’une. Vous êtes vous assuré si sa feuille contenant 190 bouteilles ainsi qu’il me l’a marqué […] | Chefdeville m’a demandé un congé de quelques jours pour aller dans son pays régler des affaires de famille. Comme il ne fait rien dans le jardin, à cet égard ce ne sera pas un vide. Mais la maison va se trouver sans homme et cela me contrarie infiniment.“ – Grimod de la Reynière konnte sich dank eines grossen Erbes mit Leidenschaft der Feinschmeckerei widmen. Seine Gastmähler waren ebenso berühnt wie sein 1803-12 erschienener „Almanach des gourmands“ und sein „Manuel des Amphytrions“ (1808), ein epochales Werk das der Küchenkultur. „Grimod de la Reynière war der Erste, der die Esskritik zur literarischen Disziplin erhob und sie der Kunstkritik ebenbürtig betrachtete. Wohl wissend, dass wir uns längst in einer anderen Zeit befinden, kann mit Augenzwinkern angemerkt werden, dass die letzten anderthalb Jahrhunderte im Bereich der Kulinarik und der feinen Lebensweise keinen allzu großen Fortschritt brachten. Mit erhobenem Zeigefinger sei erwähnt das Grimot, im Gegensatz zu heutigen Journalisten, wirklich unabhängig von Verlegern und Anzeigeninteressen arbeiten konnte […] Grimod de la Reynière zeigte als einer der Ersten, dass Gourmandise eine gründlich zu erlernende Kunstform ist, die wie ja alle Lebenskunst nicht angeboren, sondern durch Erfahrung erworben werden muss.“ (Vincent Klink, Ein Bauch spaziert durch Paris; 2015; S. 67-72, hier 71/72). – Beiliegend sein gestoch. Exlibris. – Aus der Sammlung des berühmten Gastrosophen Curnonsky. – Sehr selten.